Les musiques Metal et Hardcore

Par ADRIEN

 

 

Plan

Intro

     I ) Le Metal
           A - Les origines du metal
           B - Les musiques metal
           C - L'esprit metal
           D - Une scène metal ?

     II ) Le Hardcore
           A - Les origines du hardcore
           B - Les évolutions musicales du hardcore
           C - L'identité hardcore
           D - Le hardcore en crise ?

Conclusion


Contact, remerciements


     L'objet de cette fiche est de faire la lumière sur deux genres musicaux : le metal et le (rock) hardcore. En effet, les frontières entre ces deux musiques sont souvent méconnues. Et la confusion entre les deux va croissante. Nous serons amenés à en expliquer les causes.



     I ) LE METAL


     A - Les origines du metal

     Elles se trouvent dans le hard rock. Les groupes metal constituent la seconde génération des groupes " hard " apparus dans la deuxième moitié des années 1970. Le metal représente en quelque sorte la tendance brutale du hard rock, une dérive excessive de celui-ci. Le metal provient donc du durcissement du rock (avec l'apparition de la distorsion) mais se nourrit d'influences punk et hardcore. L'appellation " metal " apparaît au début des années 1980. Les groupes fondateurs sont BLACK SABBATH et VENOM pour la Grande-Bretagne, SLAYER (album Reign in blood), et METALLICA (album Kill'em all) pour les Etats-Unis.
Si le hard rock est déjà une musique agressive, de rébellion, le metal contient une dimension de démesure : image dure (tatouages, cuir et clous à l'origine), glam (MÖTLEY CRÜE , et plus proche de nous MARILYN MANSON), ou conceptuelle (aujourd'hui : RHAPSODY et son univers heroic-fantasy ; NILE et l'Egypte ; CANNIBAL CORPSE et le gore ; etc) et musique plus dure.
     Le hard n'est que la fraction dure du rock, et ne s'éloigne donc pas trop de celui-ci. Nous pouvons citer en exemple des groupes tels que LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE ou AC/DC (proches du blues) qui restent accessibles au grand public, contrairement à la majorité des groupes metal.

     B - Les musiques metal

     Il s'agit d'une musique aux guitares lourdes et saturées, au tempo binaire dicté par une batterie énorme (utilisation de la grosse caisse à outrance). Comme nous l'avons précisé, l'ambiance y est particulière (noire le plus souvent). Le chant est très variable, mais fait souvent dans le très grave / très aigu.
     Le metal est aujourd'hui un terme générique ; en effet, les sous-genres se sont multipliés et sont aujourd'hui innombrables :
      le heavy metal : apparu en Grande-Bretagne, c'est le metal classique, celui qui s'est dissocié le premier du hard rock dans les années 1970. Le heavy metal introduit des guitares distordues et lourdes, des rythmes plus rapides, et présente une nouvelle image (cuir, clous, etc.). JUDAS PRIEST en est le groupe emblématique, suivi de près par IRON MAIDEN, apparu peu après (1979) et toujours en activité
      le thrash metal (speed metal dans ses prémices) : expansion du heavy apparue au début des années 1980. Plus rapide, et surtout plus puissant et agressif, le thrash innove avec des voix criardes, voire hurlées. Le jeu de batterie y est rapide et basique (un coup de caisse claire pour un coup de grosse caisse). Ce sous-genre a été incarné par la "bande des quatre" du milieu des années 1980 : METALLICA, ANTHRAX, MEGADEATH, et SLAYER, l'archétype encore aujourd'hui. Notons qu'au début des années 1990, le thrash a généré ce qui est communément appellé le power metal : il s'agit d'une remise au goût du jour du genre, teintée de hardcore (PANTERA). Mais attention, ce style ne doit pas être confondu avec le power metal apparu quelques années plus tôt, que nous préfèrons appeler speed mélodique. Malheureusement, le terme est employé dans les deux cas, ce qui est une source de confusion pour le neophyte
      le speed mélodique (ou power metal) : c'est le heavy metal qui a adopté la rapidité du thrash sans son agressivité, préservant de la mélodie. Ainsi le speed mélodique se distingue d'abord par un chant clair dans les aigus. Ensuite par un "grattage de cordes": les riffs sont joués au mediator de façon rapide et saccadée, tandis que les notes sont étouffées en plaçant la main sur le chevalet de façon à produire un son sourd. Enfin par un jeu de batterie rapide utilisant la double grosse caisse (emploi de la double pédale) à outrance. Ce style fut inventé par les Allemands d' HELLOWEEN en 1985, formation que de nombreux groupes ont tenté d'immiter jusqu'à aujourd'hui
      le metal progressif : c'est le metal mélodique, technique inventé par DREAM THEATER (l'archétype encore aujourd'hui). Les musiciens font une réelle recherche artistique, exploitent toutes les nouvelles sonorités (à la guitare, à la basse ou au clavier) pour produire un son complexe, varié mais épais. Le lyrisme du chant s'exprime hors du format couplet-refrain. Enfin, les concept-albums sont utilisés
      le metal symphonique : clavier, orchestre et instruments classiques se mêlent aux guitares pour créer des envolées lyriques, donner une ambiance particulière (groupes gothiques, épiques, etc.). Les Suédois de THERION en sont les initiateurs, mais les Finlandais de NIGHTWISH en sont de venus les chefs de file
      le metal indus : metal qui introduit des machines (clavier, boîtes à rythme ou samples) pour obtenir un son plus carré, plus froid. On peut citer comme exemple KILLING JOKE (les précurseurs), MINISTRY (qui popularisa le genre) ou RAMMSTEIN (les plus célèbres)
      le death metal : metal au jeu rapide (double grosse caisse généreusement mise en avant, et blast beats), accordage des guitares très grave, voix très basses et gutturales, tendances morbides et/ou satanistes. L'initiateur du genre est tout simplement le groupe DEATH, mais c'est surtout MORBID ANGEL qui en posa les bases dans la deuxième moitié des années 1980. Il s'agit d'une musique considérée comme extrême (tout comme le black metal), qui s'est à son tour démultipliée en sous-genres : on peut aujourd'hui recenser le death old-school (DISMEMBER) moyennement rapide et porté sur les graves, le brutal death (CANNIBAL CORPSE) plus élaboré et hyper-rapide, ou le death mélodique à la suédoise propulsé par AT THE GATES, DARK TRANQUILITY, et IN FLAMES
      le black metal : c'est l'album Black Metal de VENOM qui donne le nom au genre, qui se caractérise par des guitares très aiguës, un tempo ultra rapide (blast beats), des voix criardes et éraillées et enfin par une forte odeur de soufre dans l'imagerie et le discours. C'est incontestablement le metal le plus malsain. Apparu au tout début des années 1990, il est devenu une nouvelle orientation pour des groupes de death inspirés par VENOM ou BATHORY (les précurseurs). Certains groupes diffusent des images (à travers les pochette d'albums) ou des discours au goût très douteux, tout en se réfugiant derrière une étiquette apolitique. Spécialité norvégienne, le black est lui aussi subdivisés en sous-genres. Aujourd'hui MAYHEM et DARKTHRONE semble être les groupes les plus fidèles au genre, tandis que des groupes comme DIMMU BORGIR s'illustrent dans un registre plus commercial
      le doom metal : très lent, très lourd, et très sombre (exemple : les deux premiers albums de BLACK SABBATH). Il s'agit d'un genre essentiellement underground, ce qu'un groupe comme MY DYING BRIDE illustre bien aujourd'hui
      le neo metal (ou nu metal) : lancé par KORN en 1994 (avec un album éponyme), il s'agit du genre le plus accessible, phénomène de mode depuis quelques années (en perte de vitesse ?). Il s'agit d'un metal dit " évolué " intégrant des influences diverses : hip-hop, techno, funk, voire pop (LINKIN PARK). La rythmique est bondissante, les guitares accordées très bas, et le chant varié (parties chantées, " rappées " et hurlées). Dans la tradition metal, KORN produit une musique sombre, mais le neo metal peut être gai et léger (WATCHA, MASS HYSTERIA, ENHANCER et PLEYMO rien que dans l'hexagone).
                                              
      

     Attention ! Tous ces genres possèdent des frontières floues que les groupes franchissent fréquemment. Il existe une interpénétration croissante entre les différents sous-genres (OPETH pratique du death progressif, par exemple). D'autre part ceux-ci ne sont pas toujours définis de la même manière selon les scènes, les pays, etc. Cette classification ne doit donc en aucun cas être suivie à la lettre ! Aussi existe-t-il des groupes qui refusent tout étiquetage et qui restent indépendants. Ils se rassemblent principalement autour de personnalités très respectées pour leur talent et leur originalité : le chanteur Mike Patton (ancien membre de FAITH NO MORE, groupe inclassable qui a mêlé funk et metal entre autres ; aujourd'hui leader de FANTÔMAS, formation qualifiée de free metal), ou le polyvalent Devin Townsend (qui travaille seul ou au sein de STRAPPING YOUNG LAD, formation qui pratique un death futuriste).
     L'influence du HxC sur le metal a été réciproque. Mais pour en rester (pour l'instant) à l'influence du hardcore sur le metal, notons que le crossover était initialement synonyme d'un mélange entre thrash et hardcore (le groupe metal CRYPTIC SLAUGHTER, dès 1986), avant de désigner aujourd'hui le mélange des genres de façon générale. Le thrash a donc puisé dans le hardcore dans les années 1980. D'autre part, il existe de nombreuses relations entre la scène HxC et les musiques metal. Ainsi, le chanteur actuel de SEPULTURA, Derrick Green, est issu de la scène HxC new-yorkaise. Ce sont les groupes de neo metal qui sèment le trouble entre metal et HxC : ils se proclament " hardcore " (exemple de PLEYMO en France), mais n'ont rien à voir avec la scène HxC. Le public y perd son latin.

     C - L'esprit metal

     Le metal des origines est une musique de contestation de la culture judéo-chrétienne. Ainsi, le signe de la Bête (point fermé ; auriculaire et index dressés pour figurer les cornes de Satan) est devenu symbole du metal. Ce signe est d'ailleurs incompris par beaucoup de ceux qui l'utilisent, surtout dans la scène neo metal. Le geste est aujourd'hui effectué soit en toute inconscience, soit en clin d'œil à des origines plus virulentes. La contestation est récurrente dans beaucoup de groupes encore aujourd'hui, même neo metal. Toutefois le message des " métalleux " est souvent diffus, voire confus. Et l'invocation fréquente de Satan (avec utilisation de symboles : le bouc, le pentagramme renversé, etc) ne permet guère d'élaborer une critique solide de la société le plus souvent. Les groupes de metal ne parviennent que rarement à élaborer un discours clair, recherchant davantage la violence musicale plutôt que la qualité des textes pour exprimer leur révolte. Nombreux sont donc les groupes qui délivrent un message de haine, de violence gratuite : par exemple, SLAYER de manière explicite, ou SLIPKNOT (slogan " people=shit ") uniquement par provocation. Finalement, rares sont les groupes qui ont des préoccupations sociales. On peut toutefois citer CRYPTIC SLAUGHTER (albums Convicted puis Money Talks), groupe avant-gardiste musicalement (utilisation des blast beats avant le death, le black et le grindcore) qui adopta l'attitude d'un groupe HxC ; deux groupes thrash majeurs : SEPULTURA (le titre Refuse/Resist par exemple) et ANTHRAX (les titre Indians ou One World) ; certains groupes de neo metal ont eux aussi des textes sociaux (SYSTEM OF A DOWN principalement). De manière générale, les groupes politisés ne sont affiliés à aucune scène metal : ils sont en général plus proches de la scène punk ou HxC et/ou prennent leurs distances par rapport au metal.
     La haine du judéo-christianisme est toujours très présente avec des groupes tels que DEICIDE (dans le death) ou DARK FUNERAL (dans le black). Chez MARILYN MANSON toutefois, la haine laisse heureusement place à la critique (album Antichrist Superstar). C'est l'apologie de la liberté, du plaisir, de la jouissance qui est en général faite par les groupes de metal qui s'opposent à la société conservatrice. Mais il convient ici de mettre les choses au clair au sujet du satanisme. De nombreux groupes mobilisent en effet les références à Satan. Mais croient-ils en Satan ? Parmi ces groupes, nous distinguerons trois positions très différentes. Premièrement, leur immense majorité n'utilisent Satan que de façon figurative, comme c'était le cas pour les groupes pionniers qui voulaient provoquer, choquer une société conservatrice (VENOM) avec l'iconographie diabolique. Ce n'est pas par hasard si le metal est née en Angleterre (qui n'a pas eu son mai 68) ! Deuxièmement, il existe une minorité de groupes (black metal surtout) qui sont adeptes du satanisme traditionnel, qui existe depuis des siècles : il s'agit de la croyance en Satan, de sa vénération. Troisièmement, une autre minorité est adepte du satanisme moderne (AKERCOCKE), souvent méconnu du grand public, ou influencé par celui-ci (MARYLIN MANSON). Le satanisme moderne est une religion en apparence (l'Eglise satanique a été créée par Anton LaVey en 1966), mais c'est en réalité une philosophie (qui a elle-aussi pour auteur Anton LaVey, qui publia sa Bible Satanique en 1969). L'invocation de Satan est paradoxale. En réalité les sataniques sont athées, mais perçoivent Satan comme le symbole de la vie, de la non-abstention (Satan est le Tentateur dans l'Ancien Testament). Pour les sataniques, il faut rejeter les illusions et les mensonges du judeo-christiannisme (on y revient). Il faut vivre, suivre ses instincts, s'autodéterminer. Ainsi, le pentagramme renversé symbolise la Trinité reniée, et l'attaque du paradis. Le symbole de Baphomet, qui lui est fréquemment associé, fait référence à la vie, la virilité, la reproduction. En bref, il s'agit d'une philosophie nietzschéenne qui a repris les symboles du satanisme traditionnel.
  

     De nombreux groupes décrédibilisent leur discours en multipliant les actes en contradiction avec l'image de rébellion qu'ils tentent de se donner. METALLICA ou SLAYER se lancent dans des opérations mercantiles (publicités, etc), les groupes neo metal (LIMP BIZKIT et LINKIN PARK surtout) exploitent à fond leur succès commercial (grandes campagnes de promotions, etc), les grandes maisons de disque s'emparent des groupes...
     Un concert de metal est l'occasion pour le public de s'exprimer et de se défouler en :
      pratiquant différentes sortes de danses : pogo basique dans la plupart des concerts (les spectateurs se jettent les uns sur les autres en suivant l'intensité de la musique), ou le simple jump adopté par la scène neo metal car plus accessible
      perpétuant différents rituels : l'omniprésent stage diving originaire du punk (qui consiste à plonger de la scène sur le public) pour réaliser un slam (rester porté en l'air le plus longtemps possible et parcourir la plus grande distance) ; le head banging (agitation violente de la tête de haut en bas) ; le hurlement pour communiquer avec le groupe
      montrant son signe d'appartenance à une scène à travers un look : treillis noir, rangers ou baskets, t-shirt de groupe, cheveux long (qui cèdent du terrain au crâne rasé) pour le " métalleux " de base ; look plus " fashion " / " street wear " dans le neo metal, avec crâne rasé ou dreads.

     D - Une scène metal ?


     Au vu de ce qui a été dit, l'éthique semble absente du metal. Toutefois, comme dans le rock en général, il existe des groupes qui préservent leur indépendance face aux majors. Certains refusent toute promotion et ne fonctionnent qu'avec des labels indépendants, voire en auto-distribution / auto-production. Cependant, cette attitude étant, comme nous le détaillerons, propre au HxC, les groupes metal qui conservent une éthique peuvent se tourner vers la scène HxC ; ils peuvent alors intéger la scène HxC alors qu'ils jouent du metal (NEUROSIS). Ce cas de figure est cependant de plus en plus rare.
     Underground ou pas, tel est le dilemme par conséquent. Ceci constitue le premier facteur de division au sein du metal. Les groupes qui cèdent au commerce ne sont pas décriés de manière systématique (les groupes " cultes " comme SLAYER sont épargnés, alors que les groupes neo sont sévèrement dénoncés). Mais tous les styles ne sont pas confrontés de la même façon à ce dilemme : l'accessibilité de la musique compte beaucoup. Ainsi, la très grande majorité des groupes black ou doom sont underground, contrairement aux groupes neo.
     C'est l'une des raisons pour lesquelles il existe des oppositions entre les différents sous-genres du metal. Il n'y a aucune union dans le metal : il n'existe pas une scène metal, mais des scènes metal. En effet, on ne peut nier l'existence de la scène prog, de la scène black, ou de la scène neo. Ces scènes ont chacune une identité propre, génèrent des solidarités, se réunissent à travers des festivals, etc. Certaines scènes peuvent conserver de bons rapports entre elles (les scènes death et black) mais d'autres peuvent être en conflit (la scène neo avec les autres scènes par exemple). Bien sûr tous les sous-genres ne constituent pas une scène, car il faut pour cela avoir une identité forte, et rassembler suffisamment de monde. Ainsi, le speed mélodique et le heavy peuvent être assimilés à la même scène (proximité musicale, etc.). Mais à la différence de la scène HxC que nous étudierons, les scènes metal fondent leur identité sur la musique de manière quasi-exclusive. Elles ne correspondent pas à des règles, des principes, une éthique. C'est pourquoi les "metalleux" font souvent preuve de souplesse et de pragmatisme, ce qui les distingue de l'intransigeance des "hardcoreux".
     Les scènes metal sont essentiellement présentes dans les pays occidentaux. Mais si la Grande-Bretagne fut le berceau du metal, celui-ci prospère aujourd'hui aux Etats-Unis (où il ressemble souvent à un spectacle), en Allemagne (le label Nuclear Blast) et en Scandinavie (la Suède surtout), où le metal y est moins commercial en règle générale.

                                         


                           


     II ) LE HARDCORE                  


     Précisons avant toute chose que le terme " hardcore " signifie littéralement " noyau dur ", et désigne les " irréductibles ". Le terme provient du cinéma pornographique (le hardcore désignant avant tout le porno hard).
     Le hardcore représente l'extrémisme musical, que cela soit dans le rock, le rap ou la techno. C'est du rock-hardcore que nous traiterons dans cette fiche. Le terme désigne des musiques très différentes. Mais, la confusion autour de ce terme provient aussi de son utilisation à toutes les sauces dans les milieux metal (et surtout neo metal), et de l'évolution actuelle de la scène HxC. C'est pourquoi certains prétendent que le terme est galvaudé : construit autour d'une identité forte, le HxC est peut-être en train de perdre de sa signification.

     A - Les origines du hardcore


     A l'origine du HxC, il y a clairement le punk. Le HxC constitue une dérive violente de ce dernier. En effet, il est lui aussi composé de riffs simplistes, et reprend la rythmique rapide du punk. Mais le HxC rajoute de l'agressivité et de la rapidité. Les guitares sont davantage saturées, plus rugueuses, incisives. Les mélodies disparaissent. Le chant punk cède peu à peu la place aux cris et/ou hurlements hardcore. Enfin les morceaux sont à l'origine très courts (pas plus de deux minutes). Les premiers groupes se sont appropriés naturellement le terme d' " irréductibles " aux consonances radicales.
      Il est essentiel d'appréhender le HxC en tant que mouvement, en tant que scène. En effet son identité s'est construite sur la base de certains principes punks, mais aussi en réaction à d'autres principes punks. Ainsi, le HxC s'est réapproprié l'éthique du D.I.Y (" Do It Yourself "), et plus largement le principe de l'indépendance ; un groupe qui n'est pas underground ne peut pas faire partie de la " scène " hardcore même si sa musique est hardcore. Ensuite, les groupes HxC ont repris des idées politiques punks (l'anarchie parfois, le discours anti-religieux souvent, la critique du capitalisme de manière récurrente, le refus du mainstream c'est-à-dire du courant dominant). Mais ils se différencient des punks en adoptant un message bien plus positif que le " no future " : l'amitié, la sincérité, la solidarité, et l'affirmation de soi en toute indépendance sont des valeurs fréquemment proclamées. L'individu est au centre du discours HxC, alors que les punks se concentrent sur une critique radicale de la société. L'autodestruction et le cynisme punks sont absents de la scène HxC, qui en prend le contre-pied. Les punks y sont plutôt perçus comme résignés par opposition au progressisme hardcore.
     Cette dernière distinction rend la comparaison musicale entre le HxC et le punk des origines vaine. L'origine du mouvement HxC réside surtout dans un changement d'attitude, même s'il s'est peu à peu constitué une identité musicale. Prenons pour exemple deux groupes fondateurs du mouvement, tantôt qualifiés de punk, tantôt de hardcore :
      DEAD KENNEDYS : dans l'album Fresh fruits for rotting vegetables (1980) le groupe californien répond au Holyday in the sun des SEX PISTOLS par un Holyday in Cambodia et témoigne ainsi d'une conscience politique nouvelle. Dans le même temps la musique accélère. Elle devient carrément hardcore dans In God we trust, Inc (1981). Le chanteur Jello Biaffra constitue un modèle d'engagement politique puisqu'il a été candidat à la mairie de San Francisco en 1980, s'opposant aux valeurs capitalistes de l'Amérique, à Reagan, aux grandes entreprises et au KKK
    
MINOR THREAT : originaire de Washington DC, ses membres étaient des fans de punk anglais. Ils ont tellement bien assimilé le genre qu'ils l'ont poussé à partir de 1981 dans ses derniers retranchements. Ainsi apparaît une musique plus rapide, plus fouillée, plus violente. Le hardcore apparaît donc, plus conscient politiquement que le punk. Le chanteur Ian MacKaye développe une éthique de vie bannissant toute sorte de dépendance (drogues, sexe, religions), et pose les bases du straight-edge (mouvement que nous détaillerons par la suite).
     D'autres groupes ont alimenté la vague HxC de 1981 : BAD BRAINS (groupe noir américain de Washington DC qui fut jazz fusion avant de découvrir le punk), BLACK FLAG (groupe californien pionnier du D.I.Y), AGNOSTIC FRONT (originaires de New-York, ils donnent eux aussi une nouvelle direction au punk avec une musique plus heavy, plus rapide).
                                                                           

     B - Les évolutions musicales du hardcore

     Le HxC entretient des rapports paradoxaux avec la musique metal. En effet, il a influencé grandement de nombreux groupes metal tout au long des années 1980 ; il a même favorisé l'éclosion de nouveaux sous-genres tels que le thrash. Et pourtant il semble que dans les années 1990 le metal ait renvoyé la balle : son influence sur la musique hardcore a été déterminante. C'est pourquoi aujourd'hui, coexistent plusieurs musiques hardcore, tout comme il existe plusieurs musiques metal :
     • le hardcore old school : c'est le hardcore restant fidèle aux origines musicales du mouvement HxC ; rapide et agressif, il reste bien plus proche du punk que du metal. Citons aujourd'hui les vétérans AGNOSTIC FRONT, les autres new-yorkais SICK OF IT ALL (depuis plus de 15ans), en France RIGHT 4 LIFE
     • le hardcore new school : il est apparu au début des années 1990 lorsque certains groupes commencèrent à ralentir le tempo et à inclure un son plus métallique. Citons le groupe STRIFE toujours présent
     • le metalcore (ou hardcore metal) : puis un peu plus tard certains groupes ont carrément introduit des éléments typiques du metal : les breaks (ruptures rythmiques ou mélodiques) et les mosh parts (passages lents et lourds propices au mosh pit, voir plus loin). Ainsi est né ce sous-genre mélangeant le hardcore avec des influences thrash metal. Citons pour les années 1990 INDECISION, qui nous paraît représentatif ; KICKBACK en France depuis une dizaine d'années ; cette fois c'est donc le metal qui a influencé le hardcore
     • le brutal hardcore : il s'agit d'une extension du metalcore. C'est le hardcore influencé par le death metal, et particulièrement par la scène floridienne du début des années 1990 (OBITUARY notamment). Très en vogue aujourd'hui, il introduit la double pédale et les voix graves, et surexploite les mosh parts (ALL OUT WAR en est la meilleure illustration)
     • le deathcore : c'est l'ultime étape de l'évolution du hardcore vers l'extrémisme du metal. C'est un hardcore comparable au death metal (voix gutturales, etc), mais qui garde des racines hardcore. Il nous semble cependant vain de vouloir distinguer à tout prix deathcore et brutal hardcore, le premier n'étant qu'une dérive du second
     • le hardcore chaotique : lui aussi très en vogue ; c'est le hardcore new school (CONVERGE depuis le début des années 1990) ou le metalcore (THE DILLINGER ESCAPE PLAN) qui inclue des structures non orthodoxes, folles et souvent imprévisibles. Parfois il introduit des influences noise (SHORA en Suisse) et souvent le chant y est torturé. Nous considérons qu'il s'agit d'un sous-genre à part entière car il se distingue par la construction des morceaux et par sa violence
     • le hardcore emo (ou emocore) : il s'agit d'un hardcore plus proche de la pop musicalement, mais qui conserve le chant crié/hurlé, et souvent une construction hardcore des morceaux. Par exemple FUGAZI (le groupe actuel de Ian MacKaye) ou ENVY au Japon
     • le grindcore : nous avons choisi de classer cette musique dans le hardcore car elle est typiquement underground et se pratique généralement sur la scène HxC. Toutefois, ce style extrême trouve souvent sa place aux côtés des formations death metal. C'est un style ultra rapide (blast beats), qui produit des morceaux très courts (autour d'une ou deux minutes), et qui reprend les voix gutturales et des mosh parts très lourdes. C'est une musique très engagée le plus souvent, dans la lignée des Britanniques de NAPALM DEATH qui inventèrent le style. Insistons aussi sur l'album Reek of Putrecation (1987) des autres Britanniques de CARCASS qui a été décisif pour le genre. Les suédois de NASUM sont les leaders incontestés du genre aujourd'hui.
             
                         
     
     Cette liste n'est nullement exhaustive et ne représente qu'une tentative de définition des différents courants musicaux que l'on rencontre dans la scène HxC. D'autre part, précisons que de nombreux groupes mélangent les différents styles (notons l'essor actuel du deathcore chaotique avec COMITY ou THE RED CHORD), ou passent d'un sous-genre à l'autre.
     Pour conclure cette sous-partie, et pour simplifier, nous pouvons affirmer que la musique hardcore se situe entre le punk et le metal. Elle peut donc être très proche du premier comme du second.


     C - L'identité hardcore

     Toute cette diversité musicale se rassemble autour d'une scène : la scène HxC. Nous allons voir quelles en sont les caractéristiques :
     
les concerts : leur caractère underground permet au groupe et au public de fusionner. Ainsi la scène et la fosse ne font parfois qu'une, le chanteur prête fréquemment son micro aux spectateurs qui deviennent acteurs (l'empilement du public dans sa lutte pour le micro a même un nom : les piles-on). Y sont pratiquées des danses spécifiques . Lancé par ANTHRAX mais récupéré par le HxC, le mosh pit consiste pour un public agité à tourner en cercle au moment propice. Plus spécifique au HxC, le karate dance style (KDS) est un étonnant festival de coups de pieds et de poings qui répondent à une gestuelle particulière (gorilla style par exemple). Le KDS est très contesté pour sa violence, y compris dans la scène HxC, car entretenir le bon esprit est la règle primordiale. Les autres rituels sont proches de ceux d'un concert metal : présence du stage diving (importé en Europe par les DEAD KENNEDYS lors de leur tournée anglaise), et du pogo. Le concert a une fonction d'exutoire
    
le look : les fans de hardcore ont traditionnellement les cheveux coupés très courts, voire rasés, de manière à se démarquer du mainstream, mais aussi du punk et de ses crêtes, du metal et de ses cheveux longs ; néanmoins une percée des cheveux mi-longs est à noter aujourd'hui. A l'origine ils avaient une tenue vestimentaire bien définie : baggys, sweats à capuche, chaînes aux portefeuilles, sacs à dos ; mais la culture mainstream s'est approprié un style similaire ; ainsi les tenues se sont diversifiées
    
les crews : les membres actifs d'une scène hardcore (les scenesters) se regroupent au sein d'un crew (" équipe ", " groupe d'amis " en français). Il porte un nom (exemple : le H8000 crew en Belgique) et se caractérise par une solidarité très importante, surtout aux concerts
     • l'éthique du D.I.Y : la musique hardcore est avant tout indépendante. Ainsi les groupes refusent en général de signer sur des majors. Ceux qui le font sont considérés comme des traîtres, des vendus. C'est le " Do It Yourself " (bricolage en français) qui est privilégié : organisation de concerts, auto-production, petits moyens, bannissement des clips vidéo, souvent des codes-barres, et parfois même du format CD. Le D.I.Y garantit par ailleurs un prix très bas pour les acheteurs. Les valeurs du D.I.Y sont souvent défendues dans les paroles des chansons (exemple de MADBALL et de son titre DIY) mais aussi par les labels, les fanzines ou webzines de hardcore. Les labels (TheAgeOfVenus à Nantes) sont généralement des associations qui distribuent par correspondance et lors des concerts. Les fanzines sont un élément important du hardcore : petits magazines non déclarés, ils se composent de chroniques de disques, de compte-rendus de concerts, d'interviews, et de colonnes d'opinion (Sedition en France)
     • le straight-edge (sXe) : c'est le mouvement lié de manière intime au hardcore. C'est Ian MacKaye qui en pose avec MINOR THREAT (morceaux tels que Straight-edge) les principes initiaux : ne pas boire, ne pas fumer, pas de sexe occasionnel. Le X a été pris comme symbole car une fois dessiné sur les mains, il permettait au début des années 1980 aux mineurs d'assister aux concerts sans boire. Maintenant ce X est le signe distinctif des straightedgers, tandis que XXX (autre abréviation) représente les trois interdictions. Le terme de " mouvement " n'est pas très approprié en réalité : le sXe n'est dans son acception originelle qu'un concert d'individus, et n'a en fait aucune doctrine contrairement aux apparences. En effet le sXe est considéré comme un choix personnel qui peut permettre l'affirmation de soi en passant au travers des modes, de la société de consommation ou de toute sorte d'endoctrinement, de la religion, des drogues. L'affirmation de soi passe au contraire par la sincérité, l'amitié, l'honnêteté. Ce choix implique donc une grande diversité : ainsi le sXe d'aujourd'hui tient peu compte de la dernière interdiction, mais incorpore le végétalisme (on parle de vegan HxC), la lutte pour les droits de l'Homme et ceux des animaux ; mais de manière constante le sXe est le refus du mainstream, selon une conception radicale de l'indépendance (incluant l'indépendance physique), une attitude de rébellion. Il s'agit aussi d'une révolte contre la drogue, élément de la culture mainstream de consommation, et associée aux vieilles générations résignées (le sXe s'oppose à l'autodestruction punk jugée stérile). La quasi-totalité des groupes hardcore sont sXe ou comportent des membres qui le sont. Le groupe YOUTH OF TODAY est celui qui a le plus contribué à la diffusion du sXe, dans la seconde moitié des années 1980. Mais des groupes tels que EARTH CRISIS ont réalisé un endoctrinement autour de celui-ci (on parle de sXe pride), et l'ont ainsi dénaturé, si bien que deux tendances existent aujourd'hui : le sXe comme doctrine et le sXe comme choix personnel… Aujourd'hui le sXe semble en recul, ce qui peut peut-être s'expliquer par le nouveau conservatisme des moeurs qui s'impose aux Etats-Unis ou en France (lutte contre le tabagisme, etc.). En effet, comment le sXe peut-il survivre s'il n'a plus de modèle contre qui s'opposer ? Et même s'il ne faut surtout pas confondre straight-edge et conservatisme, il semble que le "mouvement" soit aujourd'hui court-circuité par la morale actuelle de l'hygiénisme, de l'asceptisation. A l'inverse, le sXe semble être préservé dans les pays les plus libéraux sur le plan des moeurs, comme au Pays-Bas ou en Belgique. Faut-il y voir un lien de cause à effet ?
      slogans sXe               
     
      S'il ne fallait qu'un mot pour définir ce qu'est le hardcore, ce serait l'indépendance, considérée d'une manière radicale. L'unité des différents courants musicaux est réalisée autour de la scène HxC, caractérisée avant tout par la valorisation de cette indépendance.
     Où la scène HxC s'est-elle développée ? Avant tout sur la côte Est des Etats-Unis, et principalement à New-York ; cette mégapole est incontestablement la capitale mondiale du HxC (elle a généré de nombreux groupes majeurs), si bien que l'on parle parfois de New-York HardCore (NYHC) en tant que style musical. Nous réfutons cependant l'existence d'un style new-yorkais. Le hardcore en Europe s'est surtout développé en Allemagne, dans le Benelux, ainsi qu'en Grande-Bretagne.


     D - Le hardcore en crise ?

     Certains évoquent une crise du hardcore. L'évolution récente de la scène HxC nous oblige à partager cette thèse. Nous distinguerons successivement quatre facteurs de crise.

     Tout d'abord, la conception originelle du hardcore, qui comporte les idées de tolérance, de liberté, d'autodétermination, a dû faire face à des groupes qui tentent d'endoctriner la jeunesse. Nous pensons avant tout à certains groupes sXe / vegan ; des gangs sXe violents se sont même constitués autour de Salt Lake City (Utah). Heureusement cette tendance est très minoritaire.
     Deuxièmement, il faut noter l'abandon de plus en plus fréquent du discours critique. Cette tendance est observable chez les groupes chaotiques et emo (styles qui connaissent un grand succès aujourd'hui). Ceux-ci insistent davantage sur les émotions intimes et personnelles, parfois peu compréhensibles pour l'auditeur (CONVERGE). Toutefois, l'éthique du HxC est en général préservée. Quant aux groupes brutal hardcore, ils s'enferment trop souvent dans une attitude tough guy jugée stérile par beaucoup.

     Ensuite, certains groupes HxC quittent parfois le circuit underground. Il s'agit par exemple de EARTH CRISIS, de KICKBACK (un temps distribué par Virgin), ou aujourd'hui de HATEBREED (dont le chanteur, Jamey Jasta, est même devenu animateur sur MTV2). Les exemples se multiplient et cela provoque des débats chez les fans de hardcore.

     Mais la crise réside surtout dans la perte d'identité du hardcore. Désormais les groupes sont fréquemment rangés aux côtés de groupes punk / metal. De même, les labels purement hardcore se font de plus en plus rares. Devant le succès actuel du brutal HxC notamment, les groupes sont "récupérés" par des labels metal (CATARACT et BORN FROM PAIN qui viennent de signer chez Metal Blade). Pire, certains labels s'associent avec la grande distribution, tel Trustkill qui a signé cette année un contrat de distribution avec Roadrunner. Ce phénomène est d'abord le résultat de l'évolution musicale du hardcore. Mais pas seulement. Il témoigne surtout d'un changement d'attitude des scenesters. Les uns quittent la scène HxC (CALIBAN en Europe, THE DILLINGER ESCAPE PLAN ou MASTODON outre-Atlantique), les autres refusent de s'affilier à celle-ci. Il semble que la nouvelle génération ne soit pas décidée à perpétuer la tradition radicale du hardcore. L'ère du "no compromise" (l'un des nombreux slogans HxC) semble s'achever. Nous en voulons pour preuve l'évolution actuelle du Fury Fest. Au départ hardcore, ce grand festival français mêle désormais groupes metal et hardcore. L'édition de juin 2004 a représenté un tournant quasi-historique : se sont cotoyés à l'affiche des groupes emblématiques de la scène HxC (WALLS OF JERICHO, ou bien sûr AGNOSTIC FRONT) et des poids lourds complètement étrangers aux valeurs et à l'éthique hardcore (FEAR FACTORY, ou SLIPKNOT). Comble de tout, le festival a désormais MTV comme partenaire. Il est évident que ce type d'événements contribuera à dilluer le hardcore dans le mainstream. Cette évolution ne semble guère gêner la majorité des groupes et fans de HxC, ce qui semble être le signe d'une perte d'identité de la scène. Une fois que les pilliers de l'unité hardcore (SICK OF IT ALL, MADBALL, MOST PRECIOUS BLOOD notamment) se seront effondrés, que restera-t-il de la famille HxC sous les ruines ? Qui prendra la relève ? Si de jeunes groupes ne reprennent pas le flambeau de l'activisme, le hardcore, en tant que mouvement, pourrait bien disparaître. Ne resterait que la musique... 
     Toutefois, le très mauvais accueil qui fut réservé à SLIPKNOT lors du Fury Fest 2004 nous a montré qu'une frange du public reste hostile à cette évolution. Si le mécontentement du public avait plusieurs explications, il fut partiellement le fait de fans de hardcore qui jugeaient la venue de SLIPKNOT indésirable. Cet épisode ressembla à une brève résurgence de la radicalité hardcore aujourd'hui marginale. Pour notre part, nous estimons que cet incident était prévisible : comment réunir des groupes antinomiques sur la même affiche ? En d'autres termes, comment faire cohabiter des groupes dénonçant en permanence le mainstream et son business, et d'autres qui en exploitent les ressorts ?

 



     CONCLUSION

     Du point de vue musical, le metal a été influencé par le hardcore, avant que les rôles ne s'inversent. Ces relations étroites ont rapproché durant un temps les scènes metal et HxC (rapprochement incarné par des groupes tels que BIOHAZARD). Puis elles se sont séparées à nouveau de manière logique. En effet, les scènes metal ont construit leur identité essentiellement sur la musique, ce qui n'est pas le cas de la scène HxC à notre avis. Le HxC comporte une dimension de participation, ainsi qu'une dimension philosophique, ou idéologique. Si le hardcore se considère toujours comme une menace pour la société, en quoi le metal (et en particulier ses leaders) se distingue-t-il du mainstream ? De nombreux comportements dans les scènes metal ne peuvent convenir en réalité aux fans de hardcore.
     Mais aujourd'hui, la situation est floue. Ce n'est pas exactement un nouveau rapprochement entre metal et HxC auquel nous assistons. Il s'agit plutôt d'une absorption de la scène HxC par d'autres scènes (metal essentiellement). La scène HxC existe-t-elle encore ? Et si oui, conserve-t-elle son identité si singulière ?                                                                                                                                    


Dernière mise à jour : 7 novembre 2004.
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